La chronique précédente soulignait que les
matières inflammables sont
parmi les
substances impliquées le plus fréquemment dans les accidents en milieu de
travail (ainsi que dans les résidences). Cette chronique mentionnait également
qu’en raison de leur grande volatilité,
les gaz inflammables présentent généralement
plus de risques que les liquides inflammables qui eux-mêmes, présentent plus de
risque que les solides inflammables.
L’article 7.2 du Règlementsur les produits dangereux (RPD) définit les conditions pour qu’un gaz fasse partie de cette classe de danger .
« gaz inflammable » s’entend de tout gaz qui a un domaine d’inflammabilité en mélange avec l’air à 20 °C et à la pression normale de 101,3 kPa.
La classe de
danger « Gaz inflammables » du SIMDUT 2015 est subdivisée en deux
catégories. Les critères de
classification de ces deux catégories sont précisés à l’article 7.2.1 du
RPD
.
Le gaz qui (à 20 o C et à pression normale de 101,3 kPa):
Il suffit qu’un gaz réponde à un de ces deux
critères pour qu’il soit automatiquement inclus dans la catégorie 1 des gaz
inflammables.
À noter que ces critères d’inclusion de la catégorie 1 sont exactement
les mêmes que ceux qui définissaient les gaz inflammables du SIMDUT 1988.
Conséquemment,
tous les gaz inflammables du SIMDUT 1988 sont nécessairement
dans la catégorie 1
du SIMDUT 2015
.
Le
gaz qui n’est pas classé dans la catégorie «
Gaz inflammables — catégorie 1 » et qui a un domaine d’inflammabilité en
mélange avec l’air.
Ce sont donc des
gaz qui ne répondent à
aucun
des critères de la catégorie 1. Ces gaz
brûlent dans l’air à des concentrations supérieures à 13%
(à 20
o
C et pression normale de
101,3 kPa)
et
ont un
intervalle (domaine) d’inflammabilité de moins de 12%.
Une minorité de
gaz inflammables répondent aux critères de la catégorie 2. L’ammoniaque est un exemple
de ces gaz.
Le tableau suivant présente quelques exemples de gaz inflammables avec leurs limites inférieure et supérieure d’inflammabilité (LII et LSI à 25 o C et 101.3 kPa). Le tableau indique de plus pour chacun des gaz s’il répond aux critères a et b de la catégorie 1 ainsi que la catégorie dans laquelle il est classé.
Gaz inflammable |
LII (1) |
LSI (1) |
Critère a |
Critère b |
Catégorie |
Hydrogène |
4% |
75% |
Oui |
Oui |
1 |
Acétylène |
2.5% |
82% |
Oui |
Oui |
1 |
Propane |
2.1% |
9.5% |
Oui |
Non |
1 |
Butane |
1.8% |
8.5% |
Oui |
Non |
1 |
Monoxyde de carbone |
12.5 |
74 |
Oui |
Oui |
1 |
Ammoniaque |
16 |
25 |
Non |
Non |
2 |
(1) Fiches d’information du répertoire toxicologique de la CNESST d’information du répertoire toxicologique de la CNESST
Le tableau ci-dessous résume pour la classe de danger Gaz inflammables du SIMDUT 2015, la mention d’avertissement, la mention de danger et le pictogramme associés à chacune des catégories de cette classe de danger.
Catégories
|
Mention d’avertissement |
Mention de danger |
Pictogramme
|
Catégorie 1
|
Danger |
Gaz extrêmement
inflammable
|
|
Catégorie 2
|
Attention
|
Gaz inflammable |
NIL
|
Note :
L’article
7.2.1 du
RPD
souligne que les aérosols inflammables sont
exclus de la classe de danger « Gaz inflammables ». Les aérosols
inflammables ont leur propre classe de danger et feront l’objet de la prochaine
chronique chimique.
Mises à part les mesures de précautions
énumérées pour les gaz sous pression dans la chronique chimique #12, voici
quelques mesures s’adressant plus particulièrement à l’utilisation des gaz
inflammables.
Ne jamais utiliser un gaz inflammable sans
bien en connaître les caractéristiques et risques.
Avant son utilisation
, évaluer les risques selon l’usage et lieu
de travail prévus (emplacement à risques, ventilation, sources de chaleur ou
d’inflammation, travail à chaud, produits incompatibles à proximité, etc.) et
déterminer les méthodes de travail et mesures de précaution appropriées.
Observer toutes les mesures de précaution
énumérées sur l’étiquette de la bouteille du produit ainsi que celles énumérées
dans la fiche de données de sécurité.
Ne jamais utiliser ou entreposer dans des
lieux non aérés ou ventilés.
S’ils ne sont pas ventilés de façon
permanente, ne jamais laisser des bouteilles de gaz inflammable à l’intérieur des
véhicules de service sur de longues périodes.
Lorsque nécessaire, la captation et
l’extraction doivent se faire le plus près possible de la source d’émission du
gaz inflammable.
Toujours entreposer les bouteilles de gaz inflammable
à des températures inférieures à 50
o
C.
Ne pas entreposer les bouteilles de gaz
inflammable dans les sous-sols.
Si des explosimètres ou détecteurs de gaz
sont utilisés dans des lieux de travail ou d’entreposage, s’assurer que ces
appareils sont bien étalonnés pour les gaz inflammables utilisés ou entreposés.
Voir les articles 77 à
80 et 83 du
Règlement
sur la santé et la sécurité du travail
pour connaître certaines exigences
québécoises sur la manutention et l’entreposage des gaz.
Voir le document
québécois « Évaluation des atmosphères explosives et toxiques » (ISBN
2-9804804-2-8) pour connaître les conditions et risques des atmosphères
explosives ainsi que les caractéristiques des différents types de détecteurs de
gaz.
Voir la brochure « Les mélanges
explosifs » de
l’Institut national de recherche et de sécurité (IRNS)
de France pour connaître les risques et l’influence
de différents facteurs sur les risques d’explosion (variation de la
température, de pression, de concentration en oxygène, etc.) les mesures de
protection.
La prochaine chronique chimique traitera des risques et précautions des aérosols inflammables.
Chimiquement vôtre
Serge Pelletier
B.Sc.chimie M.Sc. environnement